Vous savez que vous êtes un(e) correcteur/trice lorsque…

1.    Vous visualisez dans votre esprit les phrases que vous entendez, littéralement, vous voyez à l’écrit ce que vous entendez : la majuscule sur les premières lettres, les points, virgules, accents, etc.

2.    Après avoir révisé tout cela (un processus à peu près aussi long qu’un battement de cils), vous êtes parfaitement en mesure de proposer au moins deux ou trois modifications à votre partenaire, pour que ce qu’il a dit « sonne plus naturel. »

3.    Dans votre famille, tout le monde a peur de parler parce qu’ils ne veulent pas, et d’ailleurs ça ne les intéresse pas d’entendre, la différence entre « se rappeler » et de « se souvenir » et leurs usages corrects.

4.    Vous regardez un film sous-titré, vous repérez à la perfection toutes les erreurs de traduction (que vous n’auriez certainement pas faites) et vous en parlez à toute personne encore disposée à regarder un film avec vous. Par votre faute, elle ne peut plus suivre le film car elle ne comprend plus rien à l’intrigue.

5.    Vous ne comprenez pas pourquoi les gens ne sont pas au courant des dernières entrées au dictionnaire de l’Académie française.

6.    Ça vous arrive souvent de ne pas savoir quel produit vend une publicité, car vous vous étiez concentré(e) sur la manière dont le message est horriblement mal exprimé.

7.    Le mauvais usage de gérondifs vous blessent littéralement les yeux et font mal à vos oreilles.

8.    Vous aimeriez que l’on utilise plus souvent le passé antérieur en français.

9.    Vous corrigez les fautes de français du journal télévisé et, à la fin, personne n’a compris les nouvelles à cause de vous et de vos commentaires sur le rôle des médias dans la sauvegarde de notre patrimoine nationale qu’est la langue de Molière.

10.  Dès que quelqu’un vient vous dire quelque chose de nouveau (une publicité, une histoire qu’on lui a racontée, l’origine d’un mot, etc.), la première chose que vous faite, c’est d’aller sur Internet chercher au moins trois sources fiables qui corroborent l’histoire (avec tout ce que cela implique : media, date de publication, auteur, etc.) pour finalement croire en la véracité de l’histoire.

11.  Vous devez réviser un texte en français du Canada et vous prenez une demi-journée à consulter tous les sites du gouvernement québécois pour déterminer les particularités linguistiques, les préférences et la fréquence d’utilisation du vocabulaire utilisé à destination de ce public.

12.  Vous oubliez de manger et de dormir. Vous devez respecter les délais!

13.  Vous ne pouvez pas vivre sans vos dictionnaires d’expressions idiomatiques, de collocations et de prépositions, etc. Et comme si cela ne suffisait pas, vous êtes souvent en désaccord avec ce qu’ils proposent.

14.  En un coup d’œil sur le texte à modifier, vous trouvez immédiatement au moins trois façons de dire la même chose, mais mieux.

15.  Enfin, quelle que soit la traduction de base, vous savez que vous auriez pu la rendre digne d’un Pulitzer si ce n’est d’un … il n’y a pas assez de temps (comme toujours) pour faire la liste des catégories de prix qui, évidement, n’existent pas encore.